Daniel Federspiel, prêtre et clown

18 août 2021
Daniel Federspiel, prêtre et clown

Qui êtes-vous ?

Bonjour, je suis le Père Daniel FEDERSPIEL. “Père“ parce que je suis prêtre comme mon modèle Don Bosco et je vis avec d’autres «Don Bosco» à Paris. On appelle cela une «Communauté». En tout on est près de 14 000 comme cela dans le monde ! Et moi, j’ai été appelé à être responsable pour ceux qui vivent dans une même région. J’ai accepté ce service : notre région s’appelle une «Province» et se déploie sur quatre nations : Belgique (Wallonie), France, Suisse et Maroc (avec une communauté en Guadeloupe).

Dans cette «Province» et grâce à cette mission, je suis accueilli à la suite de Don Bosco dans tous les lieux qui se reconnaissent de lui. Donc dans ton école !

Mais avant d’en arriver là j’ai bien sûr été moi aussi un élève, comme chacun d’entre vous… et devinez- où ? Dans une école Don Bosco !

On vous a vu faire le clown auprès des enfants. C’est quand même étonnant pour quelqu’un comme vous. Pourquoi vous déguisez-vous en clown ?

Cher lecteur tu me voies ou tu m’as vu déguisé «en clown» ? Bravo pour ton sens de l’observation ! Mais un Clown ne se déguise pas ! Comme toi, il s’habille. Alors, il ne « fait » plus le clown… il apprend à ÊTRE CLOWN : s’habiller en Clown ce n’est pas seulement sur son corps. C’est aussi en dedans : car, dans son cœur, il voit toujours ce qui l’émerveille. Par exemple, il voit tout et tout le monde avec l’œil de la joie ou de l’amusement. Un rien le distrait et le met de bonne humeur. Ainsi une flaque d’eau n’est pas d’abord le signe qu’il a plu, mais une invitation à sauter dedans ! Une poussette avec un bébé ? C’est comme une “voiture de course“ dans laquelle bébé gazouille en conduisant comme un fou et derrière maman s’accroche avec peine car elle a du mal à le suivre! Un élève qui se moque ? C’est comme un ballon de baudruche qui se dégonfle et qui dérape dans l’espace… jusqu’à se retrouver vidé de sa méchanceté ! À ce moment-là, un Clown peut le « regonfler » avec sa bonne humeur. Bref, c’est MAGIQUE et féérique de voir le monde avec les yeux et le cœur d’un Clown… et cela fait du bien ! C’est même contagieux… C’est pour cela peut-être que les gens trouvent les VRAIS Clowns très sympas.

Quel message souhaitez-vous faire passer ?

À ton avis ? Le Clown que je suis est tellement « simple » que j’ai compris que je n’avais qu’UNE seule vie. Celle que mes parents m’ont donnée et que je suis entrain de vivre. Alors j’ai décidé de la mettre
en couleur, comme Don Bosco. Et mon message c’est que chacun peut faire de même, mais avec ses propres couleurs.

Que souhaitez-vous partager avec ces enfants ?

Je partage d’abord ce que les enfants me donnent : joie, accueil, écoute, attention et complicité… et je leur fait comprendre que tout ce que l’on a devient richesse dès qu’on le partage. À l’inverse, tout ce que l’on a perd de sa valeur quand on le garde jalouse- ment pour soi.

Quel est le rapprochement entre un clown et un religieux prêtre ?

C’est le même rapprochement qu’entre un dessin et un vitrail : Quand tu fais un dessin tu plaques des couleurs sur une feuille. Tandis qu’un vitrail ne te fait voir ces couleurs qu’à travers la lumière. Un clown, cela peut être un simple maquillage plaqué sur un visage (c’est alors un déguisement). Mais le Clown peut aussi laisser passer la LUMIÈRE. C’est alors la joie de Jésus, son Amour et sa Bonté qui pétillent à travers moi. C’est le « portrait craché de Don Bosco ». Tiens, l’idée de « cracher » fait déjà rigoler mon Clown, car… j’imagine la tête des parents !

Merci de ta lecture, je prie pour toi…

Père Daniel FEDERSPIEL, Provincial des Salésiens de Don Bosco